Nos principes directeurs
  

Les principes directeurs


Environnement

Le CPE Chez tante Juliette a pour projet d'offrir à ces enfants des conditions de vie qui ressemblent le plus possible à ce qu'on retrouve d'essentiel dans une famille pour assurer les bases de leur personnalité. Elle organise donc pour ces tout-petits un environnement stable, fiable et prévisible comme assise indispensable à la sérénité physique et psychique dont un jeune enfant a besoin pour déployer ses forces pour grandir : les enfants vivent au sein d'un même petit groupe, dans une grande pièce qui - comme dans une maison - est composée d'un espace de jeux, d'un espace de sommeil, d'un lieu de repas et d'une salle de bain.


Du personnel stable

Les éducatrices et/ou éducateurs travaillent en dyade et se partagent un groupe multiâge de 18 mois à 4 ans (16 enfants ou 18 enfants selon l’âge de ceux-ci). On retrouve donc, un nombre restreint d'adultes stables qui  interviennent auprès d’un même groupe d'enfants - dont une privilégiée ou un privilégié - qui prennent en charge les enfants d'un même groupe. De plus, les éducatrices et/ou éducateurs à qui la direction attribue le groupe d’enfants, accompagneront ceux-ci jusqu’au moment de leur fin de fréquentation. À la pouponnière, 4 éducatrices et/ou éducateurs prendront en charge les poupons et ce, à tous les jours de la semaine, permettant ainsi aux enfants d’avoir une figure d’attachement et d’établir une qualité de relation. L’horaire établi sur 5 jours, permet de créer des conditions propices à l’établissement de liens affectifs significatifs.   Cette relation stable et sécurisante favorisera la confiance de l’enfant et sa motivation à explorer le monde qui l’entoure. 


Déroulement de la journée

La régularité du déroulement des journées scandées par un certain nombre d'événements prévisibles permet à chacun de s'orienter dans le temps, de pouvoir anticiper ce qui va se passer pour lui et d'être sûr de pouvoir compter sur l'adulte présent pour lui assurer la satisfaction de ses besoins corporels et être attentif à ses intérêts, à ses plaisirs, à ses désirs. Cette stabilité est source, bien sûr, d'une grande sécurité, elle assure la place de l'enfant dans le groupe, mais elle favorise aussi sa prise de conscience de l'environnement et lui permet de se situer dans cet espace-temps.


La création d'une relation intime et personnelle

Au sein de ce cadre précis, les temps de soins (repas, change, toilette, coucher…) sont privilégiés comme moments individualisés de rencontres entre enfant et adulte sur lesquels s'étaie la création d'une relation intime et personnelle. Avec des gestes délicats et enveloppants - mais très codifiés afin de veiller à assurer son bien-être et sa détente corporelle et aussi d'assurer une continuité entre les deux éducatrices ou éducateurs, les adultes prennent soin des  tout-petits,  qui  eux bénéficient là d'une expérience corporelle agréable et narcissisante. Ce soin est aussi une véritable rencontre au cours de laquelle non seulement l'adulte est ouverte à ce qui vient de l’enfant, à ce qu'il exprime, à ce qui lui fait plaisir ou au contraire provoque chez lui un désagrément ou une tension, mais aussi, elle cherche et attend sa coopération. Elle ou il invite l'enfant à être un partenaire dans les soins apportés, elle ou il sait  déjà ce qu'il aime et essaie de le lui offrir, elle est  ou il est attentif à ses nouveaux intérêts, elle ou il donne un espace à ses initiatives, elle ou il sollicite sa participation, attend et respecte sa capacité et son plaisir à faire par lui-même. Au sein de cette chorégraphie bien connue des deux, se déroule alors toute une "spirale interactive" au cours de laquelle l'enfant fait l'expérience de sa compétence et prend conscience de lui-même.

À travers ces temps de soins, enfant et adulte vont apprendre à se connaître, à s'écouter et à s'apprécier mutuellement. Il va se construire entre eux une relation affective qui assure à l’enfant qu'il peut compter sur l'attention et la disponibilité psychique d'un adulte qui veille sur lui, qui lui porte un intérêt personnel, prêt à accueillir ses demandes, ses émotions, sa vie pulsionnelle, et qui consolide par là même le sentiment de sa propre valeur.

C'est principalement au cours de ces temps de relations individuelles que vont se développer les échanges langagiers avec l'adulte. L’éducatrice ou l’éducateur veille à informer et prévenir l’enfant, de ce qu'elle ou il fait avec lui. Elle ou il s'efforce de se faire comprendre, mais aussi de le comprendre, en parlant à l’enfant, en mettant en mot ce qu'elle  ou qu’il fait et ce qu'elle ou qu’il perçoit des manifestations de celui-ci, mais aussi à travers toute une communication "gestuelle". C'est à travers cette communication que peu à peu l'enfant va apprendre et découvrir un certain nombre de règles sociales et culturelles, comprendre ce qui lui arrive et ce qu'il fait, quelle est sa situation et ce qu'il va devenir, que ce soit d'abord dans son présent immédiat puis dans son avenir proche et plus lointain. L'enfant est ainsi accompagné, par des adultes importants pour lui, dans ce difficile travail de se situer au CPE et au sein du groupe.


Exercer une activité spontanée

L'organisation de ces temps de rencontre à l'occasion des soins, planifiés de façon précise, assure à l’éducatrice et/ou à l’éducateur ce temps possible avec chacun des enfants du groupe et donne à l'enfant une certitude telle qu'il n'a pas besoin de s'en préoccuper ni de guetter ou d'attendre. Il peut alors en toute tranquillité exercer son activité spontanée, être présent et sensible à lui-même et à son environnement pour partir à la découverte du monde extérieur, se livrer à des expériences et à un travail d'élaboration. Ces capacités vont pouvoir se développer grâce à un environnement aménagé de telle façon que les enfants puissent découvrir le plaisir que peut leur apporter leur propre activité spontanée, tout en les protégeant des dangers pour ainsi favoriser les activités autonomes. L'adulte n'intervient pas de façon directe dans les activités, mais il stimule constamment  l’enfant par la diversité du matériel et des objets mis à leur disposition en fonction de l'évolution de leurs capacités et de leurs intérêts, par le respect du rythme des acquisitions motrices, le respect du choix de son activité et de la façon de la conduire, ainsi que par l'accompagnement visuel, voire verbal parfois, de l'engagement de l'enfant dans son activité.

De plus, bien sûr, le CPE est soucieux du bon état de santé des enfants et cherche à le favoriser. Tout d'abord avec la conviction qu'un bon état affectif sous-tend une bonne santé générale… en veillant à une alimentation équilibrée (à chaque enfant est proposé un régime très individualisé fondé sur ses besoins ou particularités, pensons par exemple aux allergies alimentaires) et en leur proposant une vie en plein air aussi souvent que possible  dès que le temps le permet, les journées se déroulent à l'extérieur où chaque groupe d'enfants dispose d'un espace extérieur.


L'observation et le travail d'équipe

Les éducatrices ou les éducateurs sont dans une attitude permanente d'observation à l'égard des enfants dont elles ou ils ont la responsabilité. Il ne s'agit pas d'une attitude extérieure, mais d'une observation "empathique" qui alimente la relation avec l'enfant, vise à accueillir la diversité de ses manifestations et émotions et d'y répondre sur un mode qui favorise son bien-être, l'ouvre vers l'extérieur, le sécurise et favorise son épanouissement. 
            
Un travail d'équipe est indispensable pour assurer et préserver une cohérence et une continuité entre les interventions des différentes personnes qui ont la responsabilité d'un même groupe d'enfants (les 2 éducatrices ou éducateurs, les remplaçantes ou remplaçants, la direction…) C'est pourquoi un certain nombre de moyens sont mis en place pour permettre à chacun de comprendre le sens des interventions qui lui sont demandées, de partager avec d'autres la connaissance de chaque enfant, de trouver aide et soutien face aux problèmes rencontrés et de progresser dans sa compétence professionnelle.


La relation éducatrice/éducateur/enfant

- L’éducatrice ou l’éducateur à qui est confié un enfant qui sera privé de ses parents tout au long d’une journée a pour objectif premier de lui prodiguer les soins nécessaires à sa survie, au maintien de sa santé et à la poursuite de son développement. C'est bien exclusivement dans ce but que l’éducatrice ou l’éducateur entre en relation avec l’enfant. Ces soins, donnés par une "inconnue" ou un inconnu, pour être acceptables par l’enfant en état "d'angoisse de perte" et "d'inquiétude face à l'étrange" doivent être prodigués de façon à restaurer la sécurité, créer un sentiment de bien-être et de plaisir. C'est dire que l’éducatrice ou l’éducateur doit impérativement tenir compte de la sensibilité de l’enfant, de ses craintes telles qu'il les exprime à travers ses réactions. La science et l'art du soin sont alors bien nécessaires… Et, donc, contrairement à la relation maternelle, c'est le soin qui est fondateur de la relation et non l'inverse. Il semble bien, alors, que cette relation particulière, ni meilleure ni moins bonne, mais différente d'une relation maternelle, soit suffisante pour alimenter le processus de développement de l’enfant pendant le temps où il est privé de ses parents, lui permettant de vivre la séparation comme une distanciation, non comme une perte, et maintient sa capacité à la retrouver.
 
 
 
DOCUMENT DE RÉFÉRENCE
 Lóczy, une maison pour GRANDIR B. Martino   
 Vidéo VHS de 2h50 -Production 1999 et diffusion par l'Association Pikler Lóczy de France