Un peu d'histoire

  


  

Historique de notre CPE


Mme Juliette Bélanger, épouse d’Alexandre Guillemette, a habité cette maison. Elle avait l’habitude d’entretenir un magnifique potager et sa passion pour l’aménagement floral était impressionnante pour cette époque (1920). D’ailleurs, les occupants suivants ont profité longtemps de ses lilas, ses arbustes décoratifs, ses plantes vivaces et ses fraisiers. Malheureusement, elle n’a jamais eu d’enfant. Par contre, nous savons de source sûre qu’elle a eu la grande générosité de s’occuper des enfants des autres, pour alléger la tâche des mères de familles nombreuses, et ce, pendant plusieurs années. Cette femme a même tenu la première réunion du cercle des Fermières de Stoke dans cette maison. 

C’est en 1983 que deux Montréalais font l’acquisition de cette maison, sachant qu’il y avait un besoin en service de garde pour les familles Stokoises.

Lucie Gendron et Sylvain Allaire, âgés tous deux de 19 ans, étaient complètement séduits par cette maison qui avait tout pour recevoir des enfants : la chaleur du bois, la grandeur des appartements et la grandeur de la cour extérieure. Déjà, la mission se dessinait: offrir aux enfants l’espace et le temps d’être enfants… dans un environnement communautaire riche et sécuritaire.

C’est en septembre de la même année que la garderie Dessinée ouvre ses portes avec un permis l’Office des Services de Garde du Québec (le ministère de l’époque) de 15 enfants de 18 mois à 5 ans.

En 1997, avec la venue des places à 5 $ et la nouvelle réforme concernant les centres de la petite enfance, la garderie change son nom. Elle devient le centre de la petite enfance (CPE) Chez tante Juliette. Ce nom avait pour but de développer un sentiment d’appartenance à la communauté et de reconnaitre cette femme qui jadis avait aussi accueilli les enfants des autres dans cette maison. La nouvelle réforme permet aussi au CPE d’augmenter ses places au permis à 26 enfants.

Le 9 septembre 2008, le CPE à 25 ans… toujours sous la direction de Mme Lucie Gendron, qui partage la direction avec son adjointe, Mme Guylaine Fortin.  Au fil des ans, cette maison en a vu des enfants, des parents, des éducatrices, des stagiaires des membres du conseil d’administration (C.A.) depuis 1983. Le CPE est un lieu d’éducation et de soutien parental, en plus d’être créateur d’emploi pour la municipalité de Stoke.


Le CPE : Un lieu communautaire

Le centre de la petite enfance est communautaire, parce qu’il est géré par un C.A. formé majoritairement de parents d’enfants inscrits dans ce centre.

Les orientations du centre sont approuvées par les parents en assemblée générale, lesquels confient au C.A. la direction du centre.  Notre C.A. se constitue de parents, d’une personne qui représente la communauté et d’un employé.  Ce mode de gestion permet des prises de décisions éclairées et exige beaucoup de consensus, de sentiment d’appartenance et de travail bénévole de la part de tous les participants. Le C.A. ne discute pas que de gestion, mais de tous les aspects de la vie du centre. C’est pourquoi nous disons que le CPE est un lieu communautaire où les gens apprennent à se connaître et à prendre des décisions collectivement.

Le 13 août 2008, le journal La Tribune de Sherbrooke annonçait un grand projet à venir, celui que nous allions développer une seconde installation de 78 places (dont 10 places poupons) près du CHUS Fleurimont.  En effet, pour permettre de répondre au besoin de garde de plus en plus grandissant des familles de la région et dans le souci d’assurer la pérennité du CPE, les chargés de projet (Lucie Gendron et Guylaine Fortin) ainsi que les membres du C.A. de l’époque ont soumis au Ministère de la Famille et des aînés (MFA) une demande pour l’obtention d’une deuxième installation. C’est avec fierté qu’ils ont reçu la nouvelle, d’abord par les médias et par la suite par une lettre de la ministre du MFA. Ce qui venait confirmer que le travail et l’expérience de tant d’années de dévouement étaient enfin reconnus et récompensés.

Dans chacune des deux installations du CPE Chez tante Juliette, nous accompagnerons les enfants dans leurs jeux, leurs apprentissages, leurs découvertes, leurs peines, leurs joies et leurs besoins d’amour. Il ne s’agit pas d’accélérer les apprentissages, mais de respecter le rythme de chaque enfant et de:

 «Laisser aux enfants le temps d'être des enfants, le temps que dure l'enfance»Notre mission.

Principes de base

  • Chaque enfant est unique;
  • le développement de l’enfant est un processus global et intégré;
  • l’enfant est le premier agent de son développement;
  • l’enfant apprend par le jeu.

Orientations éducatives

Offrir aux enfants l’espace et le temps d’être enfants…

  • Leur apprendre à s’aimer (tu vaux la peine par ce que tu es);
  • les inviter à prendre possession de leur corps (santé, hygiène, alimentation, sexualité);
  • les accompagner dans le développement de leur créativité, de leur autonomie et de leur capacité de communiquer… dans un environnement communautaire riche et sécuritaire;
  • Grande complicité entre parents et éducatrices;
  • personnes aimantes de la vie et des enfants, qui engagent tous leurs talents;
  • soins, observation et compassion.



  

Biographie de tante Juliette (1897-1978)

Elle était la 5e enfant de Joseph Bélanger fils de Théodore et de Délicasse Poirier (pionnier et pionnière du 10e rang). Elle se marie avec Alexandre Guillemette, fils de John le fondateur de Stoke. Ils n’ont pas eu d’enfant mais en adoptèrent 4 : 

  • Fernand Beauchesne (Frank) 
  • Hélène et Simone Goupil (Mégantic) 
  • André Guillemette (David) 
Au décès de John à 103 ans, Elmire Lemay (sa 2e épouse) renonce à sa part d’héritage et partage ses biens avec ses deux fils :

  • À Alexandre, les lots 12 rang 8e ouest 
  • À David, son frère, les lots 16 rang 8 est où il a élevé une famille de 11 enfants avec Emma Bélanger, sœur de Juliette.
Tous vécurent dans les premiers bâtiments des aïeux près de la rivière de Stoke. Plus tard, pour plus de commodité, Alexandre construit une maison neuve près de la route 216 actuelle. La grange y était déjà construite. Aujourd’hui, c’est Éric Perreault, Diane Beaupré et leurs enfants Marjorie et Alexis qui y habitent. 

Après avoir vendu leur maison, Alexandre et Juliette achète au village le magasin général de M. Manseau (aujourd’hui CPE Chez tante Juliette). Des espaces de rangement, il y en avait! Voilà pourquoi elle a hébergé le Cercle des Fermières durant 20 ans (avant que le Centre Civique ne soit construit en 1970).

Ces «mains habiles» pouvaient tenir leurs réunions mensuelles, installer leurs métiers, tisser leurs catalognes, ranger leurs tricots, leurs broderies, sans oublier leurs courtepointes, etc…

Comme tante Juliette s’était démis une cheville, elle n’aimait pas se tenir sur la charge et recevoir les «fourchetées» de foin, bien des femmes le faisaient alors. C’était oncle Alex qui les recevait et les plaçait. Comme je le décris dans mon livre: Les Guillemette de l’Ile d’Orléans au 8e rang de Stoke (p. 281).

Elle était la seule de la parenté Bélanger-Guillemette à posséder un appareil photographique (qu’on appelait alors Kodak). Elle savait en faire profiter tous ces frères et soeurs de même que les familles de son voisinage: les Gendron, les Roy, etc. Nous pouvons aujourd’hui bénéficier des photos-souvenirs d’oncle Joseph et tante Alice de Manchester qui venaient visiter la parenté de Stoke, leur village natal, presque tous les ans. Dans ce temps-là, c’était les concours des plus beaux potagers à Stoke.

Elle en a gagné des 1ers prix. Quand on porte un regard sur les photos de l’ancienne maison près de la rivière de Stoke, celle près de la route 216 et cette dernière au village, on voit de nombreuses fleurs qui décorent l’extérieur de sa maison. De la grange à la maison, toutes les rangées de son potager éteint fleuries. Une fois déménagée au village, il en fut de même.

Notre frère André (4e enfant adopté) d’Alexandre et Juliette le meilleur d’eux-mêmes pour développer sa personnalité : cours d’agriculture à l’école Noé Ponthon. Il fait partie de l’équipe de hockey de son école. Il participe à l’exposition des jeunes agriculteurs de Sherbrooke et pratique d’autres loisirs: la pêche, la baignade dans la rivière et l'élevage de dindes. Il prend soin des petits cochons. Il apprend à faire de la «crème à glace». Enfant, il est toujours accompagné de son chien.

Quand on compare la photo de tante Juliette prise en Nouvelle-Angleterre à 16 ans, lorsqu’elle travaillait dans la «factory» et sa photo à la fin de sa vie, quel contraste!

Par Laurent Guillemette
Avril 2012